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À mon frère

E.L. Karhu

Roman

La jeune fille hors norme de ce livre pas comme les autres n’aime que des choses très précises : le film À ma sœur de Catherine Breillat, mâcher des Dragibus et des Fraizibus avec du chocolat au lait, Amour, gloire et beauté mais uniquement les scènes dans lesquelles apparaît Sally Spectra, jouer des tours cruels à son amant, le roman Le Diable à Cristoforo de la collection Harlequin, ou encore se toucher en toute discrétion dans le rayon enfant d’un grand magasin. Mais ce qu’elle adore par-dessus tout, c’est son frère si étincelant, séducteur invétéré chez qui elle squatte. Donc, forcément, toute sa haine se porte vers celles qu’elle appelle les possibelles : les conquêtes de son frère, prétendantes au titre de petite amie officielle. Elle fera tout pour les percer à jour et les éliminer l’une après l’autre. Ce n’est pas parce que tout le monde la trouve grosse et bizarre qu’elle laissera ces filles à la mode menacer son monde.

 

Dans À mon frère, E. L. Karhu met en scène une inadaptée magnifique et inoubliable.

 

*traduit du finnois par Claire Saint-Germain

 

PREMIÈRE SÉLECTION | Prix Médicis 2023

Parution: 20 septembre 2023
320 pages, 978-2-925141-71-6, 27,95$ | 21 €

Échos de la presse À mon frère

Hors normes. La narratrice l'est. Le roman l'est. Fascinant. La narratrice l'est. Le roman l'est. Ah, cette sœur-narratrice, on aimerait la détester, elle est tellement à la marge. Scrutatrice de ses jours, elle est irritante. Inquisitrice de son quotidien, partagé avec son frère, on l'imagine prédatrice. Elle est surtout drôle et, quand elle s'émancipe enfin, quelle force, quelle joie, quelle folie. Admirable. La narratrice l'est. Ce premier roman l'est assurément.
Anne Béraud
Voilà un premier roman particulier et ô combien envoûtant, dont l’histoire déstabilisante nous plonge aux côtés d’une jeune fille solitaire à l’esprit unique, qui est en totale admiration avec son frère, dont elle partage l’appartement. Cette affection envers lui la pousse à tout faire pour que ses relations, avec ces "possibelles" qu’il rencontre les unes après les autres, ne puissent se concrétiser… Roman noir d’autodestruction, ce texte se démarque par la plume de la dramaturge qui le signe, par son don de mettre en scène une antihéroïne que le lecteur est obligé de suivre, alors que tous les contrastes — beauté/laideur, intelligence/simplicité, popularité/solitude — jouent contre elle.
Josée-Anne Paradis, Revue Les Libraires
On s'attache à cette jeune fille dans la marge, on se dit c'est intéressant comme livre, on le lit au galop, on le pose, on passe à autre chose et puis la jeune fille se rappelle à nous, comme si elle faisait partie de notre paysage. Un livre qui laisse une trace, une jeune fille atypique et inoubliable.
Valérie Schopp
"À mon frère" de E. L. Karhu raconte l'histoire d'une fille unique et mémorable.
Actualitté
La narratrice de ce roman, jeune fille en surpoids, voue un culte à son frère chez qui elle vit. Il est la beauté incarnée ; elle vit dans son ombre. Cette relation fraternelle singulière qui jongle entre affection ambiguë et comportements intrusifs a pour toile de fond une haine de soi contée ici avec une grande justesse. Mais loin de se cacher derrière ce mal-être, la narratrice, habituée aux regards lourds de mépris, semble au contraire prendre un malin plaisir à embarrasser le plus de monde possible et possède une audace qu’on lui envierait presque par moments. Ce roman jubilatoire et surprenant à bien des égards est à mettre entre toutes les mains avides de curiosités littéraires.
Librairie Préférences Tulle - 19
En marge d’une société où l’on existe que par rapport à une image, un comportement qui ne doit pas choquer le bien être, la bienséance de ses concitoyens, cette jeune fille originale en est attachante, rafraichissante, même si parfois elle peut devenir inquiétante, voire dérangeante, mais ça ne fait qu’ajouter du charme à ce roman qui laisse une trace indélébile une fois terminé.
Librairie des Pertuis
"À mon frère" est un choc de lecture. Un livre que l'on ressent sur notre propre peau. Hypnotique, immense, triste et déchirant, beau et boréal. C'est un chef-d'œuvre inestimable. "À mon frère" est l'incantation du devoir jusqu'à en perdre le souffle.Ce frère dont on admire la prodigalité de la patience. Les vertueuses attentions envers sa sœur. Un livre fort, magnétique, stupéfiant de beauté verbale. Un hymne d'amour fraternel, sensoriel et sensuel. Les chairs à vif et le sacre d'une vérité qui touche.Car oui, cette jeune fille est un oisillon tombé du nid qui bat des ailes encore, sur le sol inondé de larmes et de solitude. Inoubliable, bleu-nuit, de soie, de laine de rugosité et de tendresse. Il acclame les différences et les prises de risque. La volonté de bien faire jusqu'au paroxysme. Incontournable et le piédestal éditorial.
Évelyne Lereault
Il est aussi lumineux, solaire et sociable qu’elle est repoussante, malaisante, bizarre. Comme le reste du monde semble-t-il, la narratrice voue un culte à son frère, et sa fascination pour lui n’a d’égale que sa possessivité. Comme les deux faces d’une étrange pièce, l’un ne va pas sans l’autre. Que toutes les personnes qui gravitent autour de son frère choisissent d’ignorer sa présence fait de la narratrice une observatrice hors pair, qui ne se contentera pourtant pas de rester à la lisière du monde, une présence discrète, voyeuse. Elle ne cherche pas à se faire oublier, et n’hésite pas à entrer en collision frontale avec ce monde. Son frère, son amant, les nombreuses petites-amies de son frère, sa supérieure ou encore les vendeuses du grand magasin… toutes et tous devront faire face à la dérangeante narratrice et ses petites actions de sabotage. Cru, entier, direct et plein, À mon frère est un texte de l’expérience, une trajectoire émancipatrice qui échappe au contrôle de sa protagoniste, qui aurait préféré préserver son admiration pour son frère et son quotidien avec lui - mais à qui l’avenir réserve finalement d’autres possibles.
Librairie Gutenberg
Une mésadaptée sociale magnifique et tordue, une colocation fusionnelle et fantasmée avec un frère adulé, une stratège qui manoeuvre habilement pour faire fuire les «pas-si-belles» qui tournent autour dudit frère. C’est un peu déjanté, très percutant et déroutant. Coup de chapeau à la traductrice Claire St-Germain qui semble être la traductrice spécialiste du finnois à la Peuplade. Elle nous donne envie d’aller lire au plus vite La pêche au petit brochet de Juhani Karila qu’elle a également traduit ou de replonger dans l’écriture drolatique et décalée de Arto Paasilinna. Mais qu’est-ce qu’ils ont ces finlandais?
Flottille artisan·e·s libraires

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