La Peuplade

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La fenêtre au sud

Gyrðir Elíasson

Roman

Quelque part en Islande, au bord de la mer, un village de maisons noires fait face à l’infini de l’eau. Dans son repaire, un romancier peine, sur sa vieille Olivetti, à écrire la vérité d’un couple parti en vacances pour se retrouver. Qui s’amuse ? se demande-t-il, déposant les feuilles dactylographiées sous la fenêtre sud claire. La radio, pendant ce temps-là, donne des nouvelles d’un autre monde : le séisme de Fukushima, l’assassinat de Ben Laden, la guerre en Syrie. Au rythme des quatre saisons de l’année, comme un contrepoint nordique aux célèbres concertos de Vivaldi, La fenêtre au sud transforme cette histoire simple d’amour et de fantômes en un livre immense sur les crépuscules de la création. L’encre s’épuise, l’écrivain tapera bientôt blanc sur blanc, traversant la page comme on marche dans la neige.

 

Celui qui est seul est toujours seul, infiniment seul et nulle compagnie ne peut rien y changer.

 

Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson

 

Sélection pour le Prix Médicis Étranger

Parution: 10 septembre 2020
168 pages, 978-2-924898-73-4, 21.95$ | 18,00 €

Échos de la presse La fenêtre au sud

Impressionniste et méditatif, davantage qu’une histoire d’absence et de solitude, La fenêtre au sud, de Gyrðir Elíasson, aborde de front, et en quatre saisons, le syndrome de la page blanche chez un écrivain.
Christian Desmeules, Le Devoir
Gyrdir Eliasson est-il écrivain de la nature ou écrivain de la solitude? Certainement des deux. Il mêle ainsi les thèmes et les joue à l’unisson, privilégiant les tons graves, souvent mélancoliques. Il s’emploie à ne pincer qu’une seule corde, exacerbant jusqu’à la rupture la tension qu’elle génère. Ses fjords, ses forêts, leurs lumières, sont d’une beauté à couper le souffle. Et ses narrateurs, reclus volontaires, vont être happés par tous ces verts, tous ces bleus, toutes les saisons. Jusqu’à... ? Écrire qu’il ne se passe rien dans ses récits serait un brin excessif. Des hommes, des artistes s’y dépouillent du monde, s’évinçant du jeu social, jusqu’à douter du pouvoir de créer, d’en surligner la vanité ainsi que de celle de vivre. L’écriture minimaliste, très poétique (il est l’auteur de dix recueils de poèmes et de cinq romans), descriptive des paysages, des introspections et de la banalité des tâches quotidiennes, renforce ce sentiment.
Dominique Aussenac, Le Matricule des anges
Pour un écrivain, une panne d’inspiration est toujours un drame... sauf si elle devient matière à un livre. C'est le cas chez l’Islandais Gyrdir Eliasson (né en 1961) dans La Fenêtre au sud, son troisième roman traduit. Fait de brèves notations imitant un journal intime, l’auteur met en scène un écrivain qui choisit la solitude dans un village de pêcheurs afin de se mettre à distance d'un monde trop vaste et trop changeant. Ce qui ne veut pas dire qu’il s’en coupe : le héros suit l’actualité avec une avidité mêlée de désespoir. Cela donne des réflexions tantôt désinvoltes tantôt graves, où les faits divers de son quotidien d’anachorète voisinent avec des aphorismes décalés sur la société, la politique ou la littérature. Exemple : "Rien n'est plus inquiétant pour un écrivain qu’être record des ventes." Des paroles de sagesse à méditer.
Elena Balzamo, Le Monde
Le narrateur qui occupe une maison en bord de mer, quelque part en Islande, peine à faire vivre les personnages de son roman sous sa machine à écrire. Dans ce livre écrit avec beaucoup d’adresse et d’esprit, on entre à petits pas feutrés dans les réflexions de cet écrivain, on apprend à découvrir ce solitaire, à apprécier le vent, à écouter les silences. Ce magnifique roman fait suite à Au bord de la Sandá, paru l’an dernier, mais nul besoin d’avoir lu le premier pour apprécier celui-ci.
Revue Les libraires
Au rythme des quatre saisons de Vivaldi, Jonas narrateur, écrivain retranché dans une maison quelque part en Islande, partage avec nous ses sensations de l'intime, ses doutes sur la création, l'écriture. Avec poésie et simplicité il nous fait complice de ses petits moments d'existence. Un livre profond qui touche subtilement aux questions de l'aliénation, de l'accomplissement de l'écrivain ainsi que du sens que l'on donne à nos vies. Un livre sensible qui se savoure, se déguste à pas feutrés. Un livre empreint d'humour, teinté d'une douce mélancolie.
Valérie Schopp de Librairie L'arbre à mots à Rochefort
Printemps. Eté. Automne. Hiver. Au rythme des saisons, du temps qui passe un peu immobile un peu ondulant, aux soleils qui rasent les étoiles, face aux vagues qui pourlèchent les babines de la terre, un homme écrit. Sur sa vieille machine à écrire.[...] La fenêtre au sud se lit par petites touches, on garde sur soi et surtout en soi ce petit livre frémissant de tendresse crépusculaire. Petit éloge du rien, vaste ferveur des vies liquides, le charme de l’écriture opère comme un cataplasme fait de rêves et d’indolence.
Fabien Bernier, Librairie Decitre, Grenoble
Face à sa fenêtre, en bord de mer, dans une contrée éloignée de l’Islande, un écrivain tape les mots de son roman que le vieux ruban noir usé de sa machine à écrire peine à imprimer. Pendant toute une année, le temps, au rythme immuable des quatre saisons, fait son œuvre. La neige de l’hiver recouvrira peu à peu les traces laissées par l’écrivain en mal d’inspiration. Elle blanchira aussi les maisons noires, le pelage des corbeaux et les pensées vagabondes, "comme si toute la nature s’était muée en une page non écrite".
Thierry Bodin-Hulin – L'oeil ébloui, Nantes
Un roman du lâcher-prise quand bien même l'écrivain s'accroche désespérément à son histoire. Un roman-poème dont le souffle différent nous surprend dans le tourbillon de la rentrée littéraire.
Marie Michaud – Librairie Gibert, Poitiers
Ce roman laisse le temps au temps, il cerne le mot contemplation et nous le fait savourer. Une œuvre sur les chemins de la création littéraire, c'est beau et foisonnant.
Luca Ruffini Ronzani – Librairie Multipresse, Spa
Quatre saisons. Un romancier.Une maison perdue prêtée par un ami.Un livre à terminer. Une vieille Olivetti.Une encre qui s'amenuise.Et le monde qui continue de (mal) tourner. [...]Un roman d'une sorte de déambulation physique et réflexive.Un roman sur la création. Évidemment j'ai aimé.
Hélène Deschère – Librairie Recrealivres, Le Mans
Magnifique et troublant. Un livre qui donne du poids à la vie dans ses manifestations les plus simples et les plus exigeantes. Un texte où l’oreille et le regard sont sollicités constamment. Un véritable piège qui se referme peu à peu sur le lecteur.
Yvon Paré, Littérature du Québec
L’infinité vertigineuse des paysages du nord est aussi au cœur du nouveau roman contemplatif de Gyrðir Eliasson, La fenêtre au sud (La Peuplade, 10 septembre). Quelque part en Islande, un romancier réfugié dans un village au bord de la mer peine à écrire la suite de son récit. Alors que les saisons se suivent à sa fenêtre, il entend à la radio des nouvelles d’un autre monde, peuplé de séismes, d’assassinats et de guerres. Une réflexion nuancée et poétique sur les crépuscules de la création.
Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir
Des phrases aussi belles vous explosent au visage très régulièrement au fil des pages. L'auteur nous y livre l'Islande, les coulisses de la création littéraire, la solitude qui semble être la condition première pour apprécier pleinement ces heures d'écriture au milieu d'un paysage à couper le souffle.
Aurélie Barlet
Première lecture de mes vacances d'été qui a été une franche réussite ! J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte qui m'a transportée dans une atmosphère contemplative, nostalgique, poétique et apaisante, comme c'est souvent le cas aux éditions La Peuplade. [...] Vous vous couperez d'un monde dont vous entendrez des échos qui ne vous donneront pas envie d'y retourner. Vous apprécierez votre machine à écrire autant que vous la rejetterez. Vous lirez, repenserez au corbeau d'Edgar Allan Poe, irez parfois faire un tour dans la petite librairie du village. Vous vous conforterez dans votre solitude sans pour autant y trouver une forme d'épanouissement. Ce qui m'a beaucoup plu avec ce livre, c'est que ce n'est ni un tableau fantasmé de la vie d'artiste solitaire ni une déconstruction du mythe. C'est une peinture en demi-teinte, parfois réconfortante, parfois sombre, souvent poétique mais jamais prétentieuse, avec quelques petites pointes d'humour sur la posture de l'écrivain.
Bernadette Pivote
Quand le monde s’affole et que la création s’épuise, que perçoit-on à travers la vitre ? Dans "La Fenêtre au sud", roman de l’Islandais Gydir Eliasson proposé par les Éditions La Peuplade, la réponse est prétexte à une langoureuse balade nordique.
Thierry Bodin-Hullin, Addict-Culture
C'est une lecture qui nous fait ralentir, qui nous lave l'esprit, de tout ce brouhaha qui nous entoure en ce moment.
Catherine Pépin, Un nomade dans l'oreille (RC) [épisode du 26 septembre à 2min25]
Le narrateur qui occupe une maison en bord de mer, quelque part en Islande, peine à faire vivre les personnages de son roman sous sa machine à écrire. Dans ce livre écrit avec beaucoup d’adresse et d’esprit, on entre à petits pas feutrés dans les réflexions de cet écrivain, on apprend à découvrir ce solitaire, à apprécier le vent, à écouter les silences. Ce magnifique roman fait suite à "Au bord de la Sandá", paru l’an dernier, mais nul besoin d’avoir lu le premier pour apprécier celui-ci.
Les libraires
Gyrðir Elíasson écrit avec poésie. Il raconte les petites choses du quotidien avec beauté, mélancolie et contemplation. J’aime ses mots. Ses livres me donnent l’impression de retrouver un vieil ami.
Mon coussin de lecture
En Islande, un écrivain comme échoué, à sec, au bord de la mer, dans une attente indicible, ordinaire et inquiétante. Un grand texte de l’oscillation au bord du gouffre.
Hugues, Librairie Charybde
LA FENÊTRE AU SUD de Gyrðir Elíasson est [...] un roman contemplatif, un roman sur la solitude, l’attente, l’oisiveté.
Delphine Crahay de la revue en ligne La Cause Littéraire
[…] une petite pépite ! Éloge de la solitude, de la contemplation des paysages, de la nature. Recueil de réflexions sur la vie, l'intime, le manque d'inspiration, le quotidien. Entre mélancolie, douceur, humour et poésie, l'auteur réussit à nous emmener ailleurs au fil des saisons... un ailleurs où le temps semble s'être arrêté !
Stéphanie, Librairie-Papeterie de La Mazerine
Nous sommes en Islande dans un village où les maisons noires bordent la mer. Dans une de ces maisons Jonas écrit un roman, mais sa machine à écrire est récalcitrante (cette fameuse lettre b qui bloque !). Sa solitude désirée, ses allers-retours au café ou à la librairie sont entrecoupés par les nouvelles du monde. Le printemps, l’été, l’automne puis l’hiver rythment ce roman aux phrases courtes telles une prose poétique dont je vous invite à surligner certains passages. Alors que l’interprétation des dernières pages peut être multiple, le roman de Gyrdir Eliasson est une pause merveilleuse, loin des dictats romanesques, pour les lecteurs que nous sommes. Écouter la pluie, regarder la mer, vivre avec le silence...
Delphine De Loisy, Librairie Grangier, Dijon, France
Les éditions La Peuplade poursuivent leur travail de traduction et publication de l’œuvre de l’islandais Gyrdir Eliasson, avec cet automne la parution de LA FENÊTRE AU SUD, soit la retraite d’un écrivain, solitaire, en bord de mer, dont on pénètre l’intimité, sur la pointe des pieds.
Julie à mi mots
LA FENÊTRE AU SUD est au roman ce que sont des empreintes dans la neige pour un chasseur. Une trace à bien décoder avant qu’il ne soit trop tard…
Sylvain Campeau, le blogue littéraire En toutes lettres

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