Après le sublime recueil de poésie Et arrivées au bout nous prendrons racine (La Peuplade, 2020), Kristina Gauthier-Landry offre un premier roman tissé dans les mêmes teintes claires obscures, plein de cette capacité à accueillir et à absorber le monde et l’amour dans une tranquillité lucide et pleine des tempêtes qui forgent une existence et une plume. Dans Le don, l’écrivaine, née en 1985 à Natashquan, trace des liens entre différentes générations — la mère, la fille — détaillant dans une langue minimaliste, mais insoumise et poignante, la prégnance des racines dans la découverte de soi et de l’écriture, la prise de conscience du sacrifice et de la nécessité de s’en délester, de prendre le large pour exister et forger son propre chemin […] Avec ce récit doux-amer, l’écrivaine fige sur papier ces évidences que traversent toutes les filles de mères ; deuils, rejets, culpabilités entourant le berceau de la liberté. Elle rapporte aussi avec une rare sensibilité — pour quelqu’un n’ayant pas traversé l’autre côté de la clôture maternelle — cet amour indescriptible, l’effacement de soi, le souffle coupé et la culture qu’on ne sait que temporaire de cette autre, à jamais part de soi, même lorsqu’elle déploie finalement ses ailes sans un regard derrière. D’une grande beauté.
Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir
La critique
La voix de Kristina Gauthier-Landry, gigantesque à l’écrit, résonne pour deux. Pour plus même, considérant toutes ces générations de femmes, avant elle, qui ont dû se faire petites. Pour ne pas déranger, ne pas dépasser, ne pas vivre trop fort.
Marc-Antoine Côté, Le Quotidien
L’entrevue
Kristina Gauthier-Landry, à qui on doit déjà le formidable recueil "Et arrivées au bout nous prendrons racine", fait paraître LE DON, campé dans un univers insulaire énigmatique où une femme détient secrètement tous les dons essentiels : le silence, la souplesse, les souvenirs, et surtout, l’amour. En célébrant les liens entre des générations de femmes discrètes dans une prose indocile et lumineuse, la poète bouscule les conventions pour affirmer son existence.
Philippe Fortin, Les libraires
La critique
C'est un livre qui devrait être prescrit pour laver les yeux des gens après une mauvaise lecture. C'est magnifique!
Émilie Perreault, Il restera toujours la culture, ICI Première
L’entrevue
Quelle superbe déclaration d'amour d'une fille pour sa mère que ce livre, publié à La Peuplade ! D'avant sa naissance à maintenant, l'autrice retrace l'histoire de cet amour maternel et filial à l'aide de fragments narratifs poétiques d'une beauté à couper le souffle. De la relation fusionnelle de l'enfance à celle, plus subtile, de l'âge adulte en passant par le tourbillon tourmenté de l'adolescence, on suit l'évolution de cet attachement mère-fille en ressentant tous les degrés des émotions et des sentiments. Entre cette mère qui a toujours rêvé d'être maman et qui donne tout à sa fille, cette mère à la vie intérieure riche et prête à tous les sacrifices, et cette fille qui a soif de liberté, de ville, d'apprentissages, une affection inconditionnelle est construite. Malgré les mouvances et les marées, la mère et la fille s'aiment et se retrouveront, si elles se permettent d'être ce qu'elles sont : différentes.
Ariane Gagnon, Hobbit des Laurentides
La critique
Le talent mis dans les pages de "Et arrivées au bout nous prendrons racine" m'avait déjà éclaboussé. Avec ses mots choisis pour provoquer une émotion vive, jouer avec les sens, faire surgir des images et des sensations. Pour "Le don", j'y suis allée dans un élan, c'est à dire ce genre de livre où, en le choisissant, tu sais que celui-ci va te brasser dans le bon sens. "Le don" est un récit poétique d'une fille vers sa mère, de l'enfance à l'âge adulte, de ce qui se déploie, se transmet, dans toute cette tendresse, cette fragilité, cet amour, cette douleur. Ce lien si particulier. Kristina Gauthier-Landry fille d'une mère acadienne et d'un père capitaine, c'est déjà tout un voyage. Elle a ce don de mettre les mots qu'il faut dans l'interstice des vies traversées, de te faire percevoir par-delà la mère, la filiation, sa "mer" aussi. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle est née à Natashquan, au sein de cette Côte Nord du Québec , mais Kristina Gauthier-Landry nous offre son univers comme un horizon infini, comme des lumières douces et fragiles, comme un territoire mouvant, insulaire, poétique. " Le don" est une présence d'amour, une caisse de résonance si puissante, comme seules les mères peuvent parfois avoir pour l'enfant. Ce lien, ce sable s'écoulant entre les doigts, cette manière d'écrire l'infime et le vivant. C'est beau à t'écorcher le cœur, cette manière subtile que possède Kristina Gauthier-Landry pour éclairer la sphère intime.
Fanny Nowak, libraire
Coup de cœur de nos libraires pour ce judicieux mélange de récit et poésie, qui émeut une partie de soi jusqu’alors dissimulée.
Librairie Le Renard perché
Kristina Gauthier-Landry nous confie que c’est « du côté large de la table ovale, devant les framboisiers et près de la fenêtre ouverte » qu’elle a écrit Le don. Un texte qui porte en lui le témoignage d’une reconnaissance éternelle de l’autrice pour celle qui lui a donné la vie et qui l’a encouragée à écrire. Dès le début, on comprend l’origine de cette relation fusionnelle qui existe entre les deux femmes. Dans un long et tendre témoignage d’amour tout en prose, l’autrice partage avec générosité les moments importants de cette filiation. Les mots sont simples et les phrases coulent aisément. Elle s’exprime avec un « je » assumé et sincère. Je me sentais presqu’un ami proche de cette famille heureuse. Kristina a 5 ans, 10 ans, et puis trente. Comme le reste de sa famille, elle voudrait bien être discrète, mais sa « conscience aiguë » et son don pour l’écriture l’emportent. En écrivant, elle transmute de douces vagues, en nous révélant son style littéraire épuré exempt de toutes enjolivures inutiles. Ce recueil est un générateur de bonheur qui nous berce durant 250 pages. Sa poésie généreuse en images et en ressentis célèbre la relation humaine. Deux-cent-trente poèmes, comme autant de je t’aime qui ne s’arrêtent jamais. J’y ai décelé les mêmes forces qui existaient déjà dans son premier recueil Et arrivées au bout nous prendrons racine. Tout en continuité, Kristina Gauthier-Landry reconduit l’importance de « retourner au début rebrousser les entrailles » (synopsis du livre). Ce livre m’a apaisé. Même après l’avoir refermé et glissé dans ma bibliothèque, je le ressens encore.
L’Avaleur De Livres
La critique
Le Don est un petit objet littéraire précieux, une pièce d'orfèvrerie composée de centaines de magnifiques fragments d'amour que l'écrivaine dédie à sa mère, pour rendre un peu à celle qui lui a tout donné. Entre douceur et espièglerie, naïveté joyeuse et sagesse infinie, odeurs de peau chauffée par le soleil d'automne ou celle des confitures de framboises, Kristina Gauthier-Landry fait pétiller nos yeux de bonheur. Un livre dans lequel on se glisse, comme sous une couverture douillette face au feu de cheminée au creux de l'hiver. Les mots de Kristina font germer les bourgeons de la vie. Que demander de plus à la littérature? Le Don, de Kristina Gauthier-Landry, est un cadeau à se faire à soi-même, une merveille à offrir aux personnes que l'on aime.
Librairie Carpe Diem, France
La critique
Le don, c’est un récit d’une douceur infinie sur les sacrifices consentis et les limites que l’on accepte d’imposer à l’expression de sa propre intériorité. C’est l’histoire d’une femme (une mère) qui a choisi de se retirer en elle pour ne pas faire de vagues et laisser aux autres toute la place dont ils avaient besoin pour se développer. C’est aussi l’histoire d’une autre femme (Kristina, sa fille) qui, reconnaissante, décide d’offrir à sa mère un espace pour exister. Le don, c’est une prose qui a retenu les leçons de la poésie, laissant aux mots toute la place dont ils ont besoin pour se déployer. C’est une écriture délicate, précise comme un battement d’aile, fixant dans l’espace dégagé de la page (ou du ciel) la trace éphémère d’un passage, d’une trajectoire. C’est une histoire de tendresse et d’amour profond, une écriture qui nous habite et se laisse habiter. Le don, c’est ce qui advient lorsqu’on offre aux gens discrets un silence assez grand pour exister.
Gabriel Marcoux Chabot, enseignant et écrivain