LES PAS FANTÔMES est un exercice d'admirations brèves dans un ordinaire d'inquiétude, comme s'il fallait se hâter de sauvegarder le moindre instant de beauté.
Xavier Houssin, Le Monde
La critique
Voir du pays, avec François Turcot, n’exige pas beaucoup d’efforts physiques. Dans les Pas fantômes, son dernier recueil paru en septembre (La Peuplade), le poète québécois invite à se déplacer dans ses contemplations montréalaises. Ce sont ici des «voyages botaniques», au plus proche des digitales, des capucines et des pavots dans les «jardins des déviations», là des rêveries vagabondes, pour rejoindre l’angle d’une rue de Barcelone ou les motifs d’un tapis de Tabriz. Et dans ces pérégrinations environnantes, au coin «des ruelles sans fin», la prose est une projection dans ce que la pensée ou le souvenir a de plus spontané.
Florian Bardou, Libération
La critique
Paru aux Éditions La Peuplade au début du mois, le plus récent recueil de François Turcot émeut et bouleverse par son attention minutieuse aux détails, ces petites choses que le regard effleure habituellement sans s’attarder. Tout au long de ce qui se déploie comme un pèlerinage – au courant duquel on reconnaît Villeray comme Barcelone –, le poète saisit l’éphémère. Chaque texte est un instant suspendu, où l’infiniment petit devient immense, où l’intime dialogue avec l’universel. La sensibilité de Turcot se traduit par une langue sobre, mais vibrante, où chaque mot semble pesé, chaque silence, essentiel. Ce recueil est une invitation à la contemplation. Les paysages intérieurs se dessinent en creux, dans une économie de mots qui laisse toute la place à l’émotion brute […] Le plus récent recueil de François Turcot s’affirme comme une œuvre introspective et délicate. Il n’est pas seulement un hommage aux détails, mais une véritable leçon de regard, un apprentissage de la patience et de la sensibilité.
Audrey-Anne Blais, La Presse
La critique
S’il existe un ravissement perpétuel, c’est bien l’écriture aérienne de François Turcot qui, ici, s’enracine au dehors, au jardin — ou est-ce dans l’horizon qu’est demain. Septième titre en poésie pour cet auteur primé, LES PAS FANTÔMES s’inscrivent résolument en continuité avec l’arc philosophique et narratif qui marque l’œuvre de celui sachant capter le battement du vivant. [...] François Turcot réussit, une fois de plus, à lier l’ultra réel à la pensée dans un mouvement à peine perceptible, qui ne se traduit que par la poésie. Un livre à lire comme on étire la mise en dormance du jardin.
Vanessa Bell, Les libraires
La critique
Près de vingt ans après son premier recueil, miniatures en pays perdu, qui fut suivi de plusieurs autres, François Turcot revient cette saison avec LES PAS FANTÔMES, un recueil à la beauté navrée alliant une prédisposition contemplative à un sens inné de l’image étonnante, mais juste. Entre désolation familière et exotisme onirique, les voyages immobiles du poète mènent ainsi au seuil de vertiges aussi envahissants que poignants.
Philippe Fortin, Les libraires
La critique
"On entre dans le livre à petits pas, sur l’étage du cœur, qui peut être interprété comme l’étage des fréquences émotives, ou l’étage de la cardiologie. On marche lentement et apparaissent plein de paysages, de jardins étranges, rêvés, réels, projetés. Plus le livre avance, plus les images se construisent. Et à la toute fin, il y a un crescendo." Un crescendo, oui. Avec les jardins, le cosmos, le grand, le petit. Et de belles parenthèses, entre les deux. Qui auront jailli tout aussi naturellement, à leur rythme, sur le clavier du poète. "Derrière Les pas fantômes, il y a un sentiment d’urgence, avec la maladie qui a orienté le livre. Et d’un autre côté, j’avais vraiment le désir de lui laisser tout le temps nécessaire pour apparaître exactement comme je le souhaitais."
Marc-Antoine Côté, Le Quotidien
L’entrevue
[...] une beauté lente et solitaire se dégage du septième ouvrage de François Turcot. Autour de ce qu’il explore se construit une pensée tournée vers la réminiscence et le dépouillement ; la voix poétique s’accroche aux splendeurs de la nature comme un chèvrefeuille se sert d’un treillis pour grimper.
Lettres québécoises
Ma joie était grande lorsque j’ai appris que Turcot allait publier un nouveau recueil, ancré dans les méandres du corps et de la mémoire. Car ce nouveau chapitre est une plongée intime dans ce que nous pouvons vivre de plus sombre, une rasade des pires vagues que nous pouvons essuyer et qui agit comme le pivot de toutes les remises en question possibles et impossibles. C’est un muscle qui se contracte. C’est un spasme de vie. C’est un jardin de fleurs exotiques autant qu’un cherche-étoiles illuminé par les galaxies les plus lointaines.
François-Alexandre Bourbeau, librairie Liber
La critique
Ce jeu de va-et-vient rend l’œuvre accessible tout en étant énigmatique. C’est un équilibre délicat que Turcot maîtrise à la perfection.
Patrice Sirois, Page par page
La critique
Plus le recueil avance et plus le regard se porte vers le ciel, le cosmos, l’infiniment grand. On comprend que ce mouvement se calque sur ce que l’on peut imaginer d’un processus de guérison. J’ai aussi beaucoup aimé les passages où A apparaît […] C’est comme si ce recueil construisait un écrin pour ces deux personnages, donc pour A et le narrateur, un écrin qui contient un monde à la fois très grand mais aussi très intime. C’est comme si le regard du poète dilate le temps, le rend palpable. Comme on a droit à une suite d’instantanés, de petits instants de vie, j’ai l’impression que chaque texte sort la poésie de son cadre. L’écriture est fine, c’est juste, c’est ciselé, les images sont douces et pleines et vastes, c’est un recueil qui fait beaucoup de bien, qui berce, mais c’est surtout un recueil qui comprend.
Élizabeth Lord, émission Chut! Madame lit!, CKIA FM
La critique